PLUME, PINCEAU ET DECLIC

PLUME, PINCEAU ET DECLIC

LE GAVE

 

LE GAVE

 

 

Tu pourrais l'être, mais n'es pas enfant de la balle

Aussi natif du cirque, le doute, certes, subsiste.

Frêle, menu, toujours scintillant, apaisant le cheval

Par ton onde fertile où se trempe la bique

 

Certes, bêlements, beuglements, hennissements t'entourent

Cette symphonie pastorale sans tambour ni trompette

Se déclame chaque jour aux ouïes des vautours

Sans portée linéaire, mais en harmonie parfaite.

 

La douce mélodie de tes clapotis avenants

Berce tendrement soldanelles et iris violacés

Le trolle aérien à corolle jaunâtre s'affiche sur tes flancs

Discrets et moussus, touffus, par le soleil irradiés.

 

Tu entres en piste par ton lit rocailleux élargi,

Dans ce cirque panoramique à la bergerie divine

Où les troupeaux espèrent l'heure de la traite bénie

Les clochettes des jonquilles tintinnabulent en sourdine.

 

Symphonie pastorale sans tambour ni trompette,

Aux senteurs infinies, aux portées sans note grave

Gentianes lancéolées, benoîtes têtes haute participent à ta fête

Ton nom t'est donné ici en Ossau, celui de gave.

 

Tu accompagnes, venus d'Arles, les pèlerins de Compostelle,

Qui de marche lasse, ont désiré ta fraîcheur,

Ta reposante verdeur, en lavant leurs gamelles,

Pour reprendre enfin vers l'Aragon leur montée de pêcheurs.

 

De Gabas encaissée à Laruns ensoleillée

Tes défilés étroits granitiques aux rudes cascatelles

S'égrainent, ombrageux, en chapelets disloqués,

Roulant vers la plaine les grains siliceux et frêles.

 

Tu salues Aramis et te voilà t'écoulant dans la plaine fertile

Serein, presque endormi, songeant à ton frère d'Aspe

En lequel tu te fonds, naissant ainsi l'Oloron subtile.

Ton histoire ici s'achève, brève, car elle est plus vaste.

 

Raymond martin

 

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06/06/2007

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