IMPRESSIONS AU SOLEIL D'AUTOMNE
IMPRESSIONS AU SOLEIL D'AUTOMNE
Matins argentés, dominés de rosée perlée,
De la nuit automnale fraîche et odorante.
Toile ténue de l'araignée nocturne,
Piège le moucheron inconscient de la ronce ennemie.
Le pont erratique et effrité contemple, rêveur, la courbe
De son arche dans l'onde reflétée de la rivière encaissée.
Point rouge flottant du bouchon espérant
Son hypothétique odyssée sous-marine.
Le grincement lancinant de la roue vermoulue du moulin
Annonce la poudre blanche que devront pétrir
Les doigts d'un magicien hors d'âge.
On devine déjà l'odeur d'un joyau hérité du levain.
Dans le sentier au loin, un panier en osier se promène,
D'où débordent des chapeaux bruns, ruisselants et visqueux.
Une lueur jaunâtre scintille sur l'eau, annonçant
La montée rayonnante de l'astre du midi.
Un clocher furtif dans la cime des chênes égrène ses dix heures.
Ablettes et gardons s'émeuvent à l'unisson,
Prenant garde à l'asticot perché sur l'hameçon,
Tandis que l'eau émet ses dernières vapeurs.
Aujourd'hui, jour béni des dieux, la friture
Ravira grands et petits gourmands.
Au loin, la masse brune imposante de la brave
Limousine tire ses socs argentés,
Dessinant un sillon moelleux dans la terre meurtrie.
Dans un creux de la rive, le rosé aigrelet
De la bouteille rafraîchie attend son heure.
La menthe sauvage jette ses effluves sur l'herbe détrempée.
Un lézard repus profite du calme sur la pierre chauffée de la digue.
Et les frêles roseaux frémissent par le jeu du vent et de l'eau.
Les mousserons derniers nés de la nuit étoilée
Nourrissent le nonchalant limaçon à l'allure altière,
Assuré d'un festin extraordinaire.
C'étaient des matins argentés d'éphémères impressions.
Raymond MARTIN
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