NOSTALGIE DU PAYS
Disparu ce coin de Castille,
Sacrifié au Dieu Modernité.
Disparues les fermes de Prado Viejo
Nichées dans la vallée de l’Ebro.
Disparu le fuselé des peupliers,
Les écrevisses au creux des briques,
Les têtards de la mare,
Et moi les pieds dans le ruisseau.
Disparue l’odeur du foin et du purin.
Effacé le chemin poussiéreux
Emprunté par les troupeaux.
Disparu le tintement des clochettes des béliers
De Paco, le vieux berger.
Son lourd bâton de marche calé dans la main,
Sur les talons, ses chiens.
Je le revois dans le soir tombant
Levant son sombrero, me saluant,
Sourire quelque peu édenté,
Visage buriné.
Disparus les bêlements, les aboiements
La complainte du Rio
Le tournoiement avec brio
Des capes rouge et or
Des toréadors.
Eteintes les braises de mi amor.
Disparu, défiguré ce coin de Rioja
Qui vit naître mes ancêtres.
Déferlantes de souvenirs,
Tsunami de nostalgie,
Signe du déclin de la vie.
Anita Baños Dudouit
novembre 2010
http://artisanat-et-ecriture.over-blog.com
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