PLUME, PINCEAU ET DECLIC

PLUME, PINCEAU ET DECLIC

JADIS, NULLE PART ET MAINTENANT

 

JADIS, NULLE PART ET MAINTENANT

 

 

A l’horizon hypothétique du soldat fourbu. Romain

Ou Herbert peut-être, godillots baillant aux corneilles, crottés

Lassés de cheminements incertains, de la Somme au pays Lorrain,

Se dessine leur destin obscur par le clairon sonné.

 

L’ondée câline s’annonce sur la pourpre colline

Zébrée par le vol des corbeaux aux becs belliqueux.

Le caracol surpris par la rude fraîcheur se remet en coquille,

Prenant son parti d’espérer en un moment plus heureux.

 

Les entrailles de la terre épuisée ont mauvaise mine.

Trouée de toute part sous les assauts puissants de la cheddite.

Violée sans détour ni vergogne pour qu’elle abandonne son opaline

De son ventre assailli, flétri, et crache ses précieuses pépites.

 

La trappe béante du trou noir, aspirateur cosmique

Piège l’esprit humain constellé de folles utopies

La nature intelligente par essence, réfutant la causalité Déiste

Se suffit à elle-même pour vibrer à l’infini.

 

« Dieu est mort » déclama Nietzche, atteint de lucidité soudaine.

Inutiles sont les massacres d’innocents proférés en son nom.

Maintenant, peut-être, homme, tu vis seul et dois oublier ta peine.

Bénis cette sphère unique et bannis le talion.

 

Jadis et naguère, parallèlement, est-il mort le poète,

Que ses vers  ne circulent plus en nos bouillantes veines

Rabougries et exsangues de mots à la sonie parfaite

Qui résonnaient en un vieux temple antique en l’honneur de Verlaine ?

 

 

 

 

Raymond MARTIN

29.03.2009


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01/04/2009

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